Ce samedi 26 septembre de 10:00 à 19:00 la fête de Salem refait le lien entre les parrains donateurs et l'association, moment fort pour découvrir les actions entreprises, les danses Kalbelia, les animations proposées toute la journée, et pourquoi pas devenir membre?

J'y serai toute la journée pour vous accueillir, vous trouverez sur place de quoi vous restaurer (assiettes indiennes) et pâtisseries maison.

Pénétrer dans la forêt primaire. Sentir l'air humide, le lichen et la mousse...

La forêt primaire a recouvert les zones tropicales humides de lauriers, fougères et de bruyères arborescentes . Une forêt aujourd'hui protégée à La Gomera , sans aucune intervention humaine, sans exploitation forestière , ni sève, ni fruit, tout reste sur place, les troncs qui chutent et se dégradent, rongés par les insectes ou grignotés par les champignons. Les mousses et les lichens tiennent mollement aux branches rendant l'atmosphère fantomatique, le soleil pénètre peu jusqu'au sol, seuls quelques rayons jouent parfois entre les branches. Parmi cette forêt de troncs, peu d'entre eux sont verticaux, beaucoup ploient ou s'entrelacent sans timidité formant un long tunnel où le promeneur acquiert le privilège de passer.

Dans ce paysage du début de la vie, l'eau perpétuellement présente sous forme de brume baigne les feuillages, nourrit les mousses avant de s'écouler en ruisselets qui cascadent dans les barranco jusqu'à la mer.

De grands pissenlits géants, perchés sur de hautes tiges font des clins d'oeil au bord du chemin. Leur touffe jaune est une merveille de rareté ! Gageons qu'on ne joue pas à savoir si on aime le beurre avec ces fleurs là!

Croyez-vous que l'on peut oublier de se réveiller dans une tranquille finca au creux d'une vallée isolée de La Gomera?

Pas du tout! Dés le lever du jour des nuages gros comme des cubes de nougat occupent l'espace entre les parois de roches.

La tranquille vallée appartient aux cris d'animaux aux battements d'ailes , aux merles et aux coqs, pigeons et roucouleurs divers, puis les chiens se "téléphonent" bravement percevant le matin et les nécessités de leur charge, enfin les chèvres, timides bêlent sans espoir de se faire entendre. Les mouches et les insectes commencent à bourdonner autour du sucre des mangues mûres tombées au sol, une pétrolette gravit lentement la route.

Tout à coup, déchirant ce calme brouhaha (tout est relatif!) trois coups de fusil sonnent matine, c'est dimanche, on chasse à La Gomera

Après la chaleur étouffante de la Capitale, nous voici en un jet d'air près du Lac Inlé, situé en altitude...nous avons même froid pour notre première nuit! La pluie vient de cesser, la semaine dernière les randonneurs se sont gelés sur les campements...

Notre logeuse est une femme d'affaire: très vite elle nous alpague, nous demande de régler d'avance, nous vend une sortie en bateau sur le Lac avec force explications et croquis du Lac, l'esprit brouillé par tant de précipitation , nous achetons l'excursion pour le lendemain. Après un long trajet matinal en bateau, emmitouflées dans nos vêtements chauds et la couverture supplémentaire , le gilet de sauvetage, méconnaissables, nous sommes gelées, émerveillées, enthousiastes, notre matériel de dessin dans un petit sac, notre jeune guide nous arrête dans les jardins flottants, un peu à l'écart des voies de navigation, à l'heure où les enfants partent à l'école en barque, nous trouvons une vue incroyable sur une maison qui s'ouvre et se ferme en grand grâce à tout un pan de la façade qui se relève, comme le coté d'une camionnette de commerçant ambulant...Autour de nous, le silence est revenu, le clapotis de l'eau se fait plus doux, les plates bandes flottantes et cultivées gondolent lentement à droite et à gauche... des jardins flottants, qui fluctuent en même temps que le niveau de l'eau, sorte de matière végétale spongieuse faite de végétaux empilés en couches depuis des siècles et qui nourrissent les habitants de ces lieux. Les paysans-pécheurs vont au champ en barque, circulant entre les plates bandes sur lesquelles on ne peut pas poser le pied.... De grandes tiges de bambous plantées ça et là dans les fonds vaseux les maintiennent dans des alignements souples et sinueux.

En arrière plan, les montagnes qui enserrent le Lac, et d'un bout à l'autre de la journée, une merveilleuse lumière.